Soutenir et accompagner les jeunes face à la Covid-19

Depuis un an, la jeunesse est stoppée net dans son élan. Loisirs, études, vie sociale, travail, tout se fait au ralenti, de façon décousue, en catimini, ou carrément plus du tout. Vous le verrez dans ce dossier, certains gardent le moral et voient même cette crise comme l’occasion d’inventer un nouveau mode de vie. D’autres commencent à trouver le temps long et souffrent de la crise. Et vous parents ? Vous sentez-vous démunis, comme Christiane ou plutôt en mode combat, comme Anouar ? Mais d’abord, la parole aux jeunes.

"La Covid nous a rendus plus solidaires"

Flavio et Antonin(*) sont deux copains nazairiens de 17 et 18 ans. Ils sont tous les deux au lycée.

" Je n’irais pas jusqu’à dire que je suis content qu’il y ait le virus, parce que des gens sont malades et qu’il y a des morts, mais pour moi ça restera comme une super période. Au début, c’était comme dans un film, on flippait tous, c’était la fin du monde. Mais petit à petit, on s’est adapté, on a créé des groupes sur les réseaux, on s’est organisé, il y a eu une vraie solidarité ", raconte Antonin. " Oui, enchaîne Flavio, on a découvert des gens qu’on ne calculait même pas dans notre classe ou au lycée.

" Petit à petit, on s’est adapté. "

" Avant on était une petite bande de cinq ou six potes, aujourd’hui nous sommes une vingtaine. Les gens se lâchent plus sur les réseaux, disent ce qu’ils pensent, racontent leur vie, ça brise la glace. On s’aide pour les cours, mais aussi au quotidien, quand il y en a qui ont une baisse de moral, on se soutient, et puis on fait des projets, même si on ne sait pas si ce sera possible, on prévoit de partir en vacances tous ensemble, des choses comme ça ".

Baptiste et Anaïs (*) vivent en colocation à Nantes. Ils sont tous les deux étudiants.

" Au tout début de la crise sanitaire, je me suis dit que ça allait être l’enfer. Je me voyais déjà rentrer chez mes parents, faire une année blanche. Mais ça ne s’est pas passé comme ça !, se souvient Anaïs. Je vivais en colocation avec trois autres personnes. Deux de mes colocs ont perdu leur travail pendant le premier confinement. Au lieu de splitter la coloc, nous avons décidé de l’agrandir et nous avons accueilli trois nouvelles personnes. Certes, nous avons dû faire des concessions sur l’espace de chacun, mais ça nous a permis de tenir et de nous serrer les coudes. Nous avons transformé une des trois chambres en espace de coworking et les deux autres en dortoirs. "

" On partage les charges ce qui rend la situation moins pesante "

" Nous avons créé une caisse commune un peu particulière : celles et ceux qui ont pu continuer à bosser payent la majeure partie du loyer et des courses. Celles et ceux qui ont moins de revenus participent autrement, en faisant la cuisine, en réparant un vélo, en filant un coup de main pour les cours, etc.", raconte Baptiste. " Ce système nous permet de ne pas péter les plombs. Je connais des gens qui, dans ce contexte, n’arrivent plus à tout gérer seuls. Là au moins, on partage les charges ce qui rend la situation moins pesante. La Covid nous a rendus plus solidaires ", explique Anaïs.

(*) Les prénoms ont été modifiés pour conserver l’anonymat des personnes qui témoignent.

"J’ai eu envie de tout arrêter"

Sonya (*) est étudiante à Nantes.

"J’ai vraiment la rage. Ça aurait dû être une année parfaite. Fin 2019 j’ai passé trois entretiens pour intégrer une entreprise avec un contrat en apprentissage. J’ai bossé comme une dingue et j’ai décroché le contrat. J’étais trop contente.

" Du jour au lendemain, tout a basculé. J’ai rendu mon appart et je suis retournée vivre chez mes parents "

Et puis paf, le premier confinement est arrivé et on m’a dit que finalement, on ne pouvait plus m’embaucher. Du jour au lendemain, tout a basculé. J’ai rendu mon appart et je suis retournée vivre chez mes parents. À ce moment-là, je n’allais pas bien du tout. J’ai eu envie de tout arrêter. J’ai perdu six kilos en trois mois. Ma mère a fini par me convaincre d’aller chez le médecin qui m’a donné plusieurs numéros de téléphones à appeler. Je n’arrivais pas à me décider. Une de mes copines m’a dit qu’elle l’avait fait et que ça lui avait fait du bien. J’ai parlé avec un psychologue et rien que le fait qu’il me dise que c’était normal que je me sente comme ça, ça m’a fait un bien fou. En juin, la boîte qui devait m’embaucher m’a rappelée et m’a proposé de commencer mon alternance en septembre. Ils avaient eu le temps de s’adapter et de me proposer un fonctionnement plus en adéquation avec la situation, avec une bonne partie de télétravail."

Idriss (*) a 22 ans et est au chômage.

"Je travaillais comme serveur dans un bar nantais et je mixais dans des soirées. Du jour au lendemain, j’ai perdu mes deux sources de revenus. J’ai essayé de rebondir en vivant sur mes économies, en vendant des fringues sur internet, mais ça n’a pas duré longtemps. J’ai dû quitter la colocation où je vivais, ce qui a en plus, mis en difficulté mes autres colocs qui ont galéré à trouver quelqu’un pour me remplacer. Je suis allé vivre chez mon père à la Roche-sur-Yon. Mais il n’était pas bien non plus."

" J’ai l’impression que je n’arriverai pas à me relancer, que j’ai raté ma chance. C’est dur "

"C’était le bordel à son travail et il n’avait pas le moral. Je suis resté un mois et puis je suis parti. J’étais complètement paumé et déprimé. Je commençais tout juste à me faire un réseau sur Nantes, à pouvoir vivre un peu de ma passion. Pendant l’été 2020, j’ai trouvé du boulot comme serveur sur la côte. Mais ça s’est arrêté en septembre. Depuis, je suis au chômage et je squatte à droite et à gauche chez des amis. J’ai l’impression que je n’arriverai pas à me relancer, que j’ai raté ma chance. C’est dur."

(*) Les prénoms ont été modifiés pour conserver l’anonymat des personnes qui témoignent.

"Nous sommes passés en mode combat"

Anouar 47 ans. Il est papa de deux filles de 15 et 18 ans.

" Quand j’ai vu le truc arriver, je n’y croyais pas. Jusqu’au début du 1er confinement, je pensais que ça allait passer, qu’on en faisait trop. Et puis, il a bien fallu se rendre à l’évidence. Avec ma femme, nous sommes passés en mode combat. Nous avons tout fait pour que la situation ait le moins d’impact possible sur les filles. Notre grande était en train de passer son permis de conduire. J’ai continué à lui donner moi-même des leçons pour qu’elle ne perde pas la main."

" On a tout fait pour que ça leur pèse le moins possible. "

"Pour la cadette, qui avait des difficultés en anglais, ma femme a demandé à une collègue de boulot dont le fils vit en Irlande s’il pouvait lui donner des cours. Nous avons réorganisé l’aménagement de l’appartement pour que tout le monde puisse avoir un endroit pour travailler. Je suis allé frapper aux portes des voisins pour trouver un ordinateur en plus. On a mis en place des soirées jeux en visio avec la famille, on a changé leurs forfaits mobiles pour qu’elles aient plus de datas pour pouvoir communiquer avec leurs amis. Bref, on a tout fait pour que ça leur pèse le moins possible et qu’elles puissent continuer à avancer et à vivre leur jeunesse ".

Christiane 52 ans. Elle est maman d’un garçon de 25 ans.

" Notre fils a perdu son boulot pendant le 1er confinement et il est revenu vivre chez nous. Petit à petit, il s’est renfermé sur lui-même. Il restait dans sa chambre à regarder des séries. Quand l’été est arrivé, ça a été un peu mieux. Et puis il y a eu le deuxième confinement. Là, il nous a dit " mais on ne va jamais s’en sortir, on ne va jamais retrouver notre vie d’avant " et il a fondu en larmes."

" De le voir comme ça, complètement désemparé, c’était terrible. "

"Je me suis sentie complètement démunie. Pour moi mon fils était adulte. Il menait sa barque, il était indépendant, bien dans ses baskets. Il s’est toujours débrouillé, il ne nous a jamais rien demandé. Et de le voir comme ça, complètement désemparé, c’était terrible. Avec mon mari, on s’est demandé ce qu’on pouvait faire, on en a parlé autour de nous, à des proches, à la famille, mais ça n’est pas une démarche facile. "

Des aides et des ressources pour vous accompagner vous et vos enfants

Les aides pour les étudiants et les étudiantes

Des aides de la Caf et du Département

Le plan 10 000 jeunes

Emplois, stages, alternance, de la 3e jusqu’à 26 ans (30 ans pour les personnes en situation de handicap), 10 000 opportunités pour les jeunes.

 

La foire aux questions de Pôle Emploi

Pour tout savoir de vos droits et de vos démarches pendant la crise, Pôle emploi a mis en ligne une foire aux questions spéciale.

Les missions locales

Les missions locales sont des structures d’accueil destinées aux jeunes de 16 à 25 ans, sans emploi ni qualification. Elles peuvent accompagner votre ado dans ses démarches de recherche d’emploi ou de formation.

Le Centre régional information jeunesse (Crij)

Le Crij des Pays de la Loire est une association qui œuvre pour l’information jeunesse sur le territoire. L’association a pour vocation de mettre à disposition de tous les jeunes, dont ceux qui sont sortis du système scolaire, une information fiable, exhaustive, actualisée, de manière gratuite et anonyme, sur tous les sujets qui peuvent les intéresser, au plus près de leurs conditions de vie.

La Maison des adolescents de Loire-Atlantique (MDA)

La Maison des adolescents de Loire-atlantique est un lieu d’écoute, d’information et d’accompagnement pour les adolescents. Elle s’adresse aux jeunes âgés de 11 à 21 ans. L’accès est gratuit et confidentiel.

L’école des parents et des éducateurs (Epe)

L’école des parents et des éducateurs a mis en place un numéro vert spécial pour répondre à vos questions, vous conseiller et vous soutenir : 0805 382 300

D’autres numéros d’écoute et de soutien pour les ados et les jeunes adultes sont accessibles.

La rubrique "Ados, jeunes adultes" du site Questions de parents

Dans notre rubrique "Ados jeunes adultes", vous trouverez des informations sur la santé, l’entrée dans la vie active, ou la scolarité, avec les contacts de lieux ressources et de soutien.

 

Participez aux ateliers organisés par l’Udaf : Crise sanitaire, quelles répercussions sur les jeunes et leur famille ?

Liens sociaux, suivi des études, insertion professionnelle, accès au logement, soins médicaux, problèmes financiers... Votre quotidien ou vos projets d’avenir ont été perturbés, voire chamboulés, durant cette crise sanitaire. L’Udaf organise des ateliers participatifs en visio. Venez en parler !

Pour aller plus loin

Pour aller plus loin et mieux comprendre ce que peuvent vivre vos enfants, nous vous proposons :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vous souhaitez échanger avec d’autres parents ?

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