Prendre soin de son logement, c’est prendre soin de sa santé

Confinement oblige, vous passez beaucoup de temps dans vos logements. Et si c’était l’occasion de prendre soin de votre intérieur ? L’air que vous respirez à l’intérieur est souvent plus pollué que l’air extérieur et peut, si vous ne faites pas attention, altérer votre santé, celle de vos enfants et de tous ceux et toutes celles qui vivent sous votre toit. Et si le confinement était l’occasion de faire le tri dans les placards de la cuisine et de la salle de bain, et de prendre de bonnes habitudes ? N’hésitez pas à faire participer vos enfants à cette chasse à la pollution qui peut se transformer en vrai jeu de piste dans la maison. Vous pourrez partager avec eux les conseils et gestes simples pour améliorer l’environnement intérieur de votre logement.

Les différentes sources de pollution intérieure

« L’air intérieur est de 2 à 6 fois plus pollué que l’air extérieur. Les sources de pollution intérieure sont multiples. Elles peuvent aussi bien provenir du mobilier que des produits ménagers ou cosmétiques, mais aussi de la façon dont on occupe son logement. ».

Gaëlle Violet est responsable de projet prévention et promotion de la santé pour la Mutualité Française des Pays de la Loire. Depuis plusieurs années, la Mutualité Française organise, en lien avec l’Agence régionale de santé (ARS), des ateliers de prévention autour de la santé environnementale, connue aussi sous l’appellation de Nesting, fer de lance de l’organisation non gouvernementale Woman engage for a common future (Femmes engagées pour un futur commun) (WECF).

« Nous avons organisé plusieurs ateliers en Loire-Atlantique, notamment dans des maternités, des centres sociaux ou des crèches et nous avons travaillé en lien avec la Protection maternelle et infantile (PMI) », détaille Gaëlle Violet.

Les différents polluants intérieurs 

Le site de l’Observatoire sur la qualité de l’air intérieur (OQAI) propose une liste des différents polluants intérieurs avec leurs effets sur la santé et des conseils pour s’en préserver.

"Ma maison santé", une appli pour vous guider et vous aider

La Mutualité Française des Pays de la Loire propose "Ma maison santé", une application à installer sur votre smartphone avec plein d’outils ludiques, des informations et des conseils pour améliorer en famille la qualité de l’air dans votre logement.

 

Femmes enceintes et jeunes enfants

Gaëlle Violet rappelle l’importance d’être attentif à la qualité de l’air de son logement, surtout lorsqu’on a de jeunes enfants : « Un enfant, jusqu’à 3 ans, respire 7 fois plus vite et mange 3 fois plus, proportionnellement à sa taille, qu’un adulte. Il est donc beaucoup plus exposé à la pollution intérieure. »

Raison de plus pour transmettre les bonnes pratiques à vos enfants dès le plus jeune âge, comme ça, en cas d’arrivée d’une petite sœur ou d’un petit frère, il ou elle pourra faire plus attention.

Si vous êtes enceinte, vous devez également être vigilante : « La grossesse est une période sensible, surtout le premier trimestre. Il faudra donc essayer d’éviter les expositions à des agents polluants intérieurs. »

Prêtez-vous au jeu en famille

« L’objectif de ces ateliers est d’accompagner les participants et participantes dans le changement, en valorisant leurs compétences. La première chose que nous leur demandons c’est de dessiner leur logement et d’indiquer les pièces qu’ils et elles estiment les plus polluées. »

Et si vous essayiez à la maison ? Prêtez-vous au jeu ! Prenez une feuille et un crayon, distribuez-en à vos enfants et ensemble, essayez de trouver où peut bien se cacher la pollution dans votre intérieur.

« Cela permet d’échanger les points de vue et d’identifier ensemble les différentes sources de pollutions intérieures », précise Gaëlle Violet.

Pour poursuivre la chasse à la pollution, vous pouvez aussi tenter de faire la liste de tous les produits que vous utilisez au quotidien et essayer d’identifier ceux qui peuvent être polluants et pour quelle raison. Pas simple de s’y retrouver n’est-ce pas ?

Apprendre à lire les étiquettes et à reconnaître les labels

Après le dessin et les listes, il est temps de passer à la lecture. Une manière simple de reconnaître les produits polluants, c’est de lire les étiquettes et les emballages.

« Il y a deux façons simples de s’y retrouver, indique Gaëlle Violet. D’abord la longueur de la liste d’ingrédients, qui, souvent, est le signe d’un produit trop chargé en composants. Ensuite, il faut privilégier certains labels ».

Les labels ce sont ces petits logos visibles sur les emballages. Pour vous y retrouver, nous vous proposons une petite visite sur le site de l’Ademe, l’agence publique de la transition écologique, qui propose un classement des différents labels environnementaux clair et bien fait. Là encore, vous pouvez faire participer toute la famille, apprendre aux enfants à lire une étiquette et à reconnaître les différents labels.

Mieux connaître et comprendre les labels environnementaux

Si vous souhaitez approfondir vos connaissances sur les différents labels environnementaux, le site ecolabels.fr vous explique ce qu’est un écolabel et le portail economie.gouv.fr vous aide à mieux comprendre les labels bio.

Aérer votre logement

Bonne nouvelle, vous pouvez améliorer la qualité de l’air intérieur avec des gestes simples.

« Le premier conseil que nous donnons, rapporte Gaëlle Violet, c’est d’aérer régulièrement son logement, au moins deux fois par jour, entre 5 et 10 minutes, avec si possible un courant d’air qui permet d’accélérer l’aération. C’est important de le faire, si possible, avant la sieste de l’enfant ou le coucher de l’enfant, et avant le coucher de l’adulte. Bien entendu, dans la chambre où dort l’enfant, on prendra soin de s’assurer que l’accès à la fenêtre est sécurisé. Quand il ou elle est assez grand·e, cela peut faire partie des règles de vie de la maison et il ou elle peut prendre l’habitude de le faire lui-même ou elle-même. En période de pollinisation, si quelqu’un est allergique dans votre famille, il est recommandé d’aérer plutôt avant le lever du jour et à la tombée de la nuit », précise la responsable de projet prévention et promotion de la santé à la Mutualité des Pays de la Loire.

Pourquoi ne pas profiter du moment où l’on applaudit le personnel soignant, les caissiers et caissières, les éboueurs et éboueuses, les postiers et postières, le soir à 20h, pour laisser un peu la fenêtre ouverte ?

Pendant le confinement : aérer plus souvent

Pendant le confinement, tout le monde est à la maison tout le temps. « On peut aérer plus souvent. Plus on est nombreux dans un lieu, plus on dégage de dioxyde de carbone (CO2). Cela peut entraîner des maux de tête, un certain mal-être, des problèmes de concentration etc. », explique Gaëlle Violet.

Ménage de printemps

Une bonne occupation pendant le confinement, c’est le ménage de printemps. On lave, on trie, on range, on aère et, au passage, on en profite pour nettoyer les VMC et autres aérations.

« Toujours dans un souci de bien aérer le logement, nous conseillons de bien entretenir les bouches d’aération et les VMC, notamment dans les toilettes ou dans les salles de bain. Passer un simple chiffon humide dessus pour enlever la poussière accumulée, est un geste simple. Et, bien entendu, il n’est pas recommandé de boucher ces aérations ou de les recouvrir. Cela permet, notamment dans les pièces d’eau, de limiter l’apparition de moisissures, qui peuvent déclencher de l’asthme chez l’enfant ou aggraver celui de l’adulte », explique Gaëlle Violet.

Et si toute la famille s’y met, ça va plus vite.

Pendant le confinement : désinfecter son logement avec précaution et de façon raisonnable

En cette période particulière, vous avez sans doute tendance à vouloir nettoyer et désinfecter votre logement plus souvent. L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), propose sur son site de nombreux conseils pour désinfecter son logement de façon raisonnable, en faisant notamment attention aux intoxications.

Un seul produit vaut mieux que dix

Si vous poursuivez votre ménage de printemps, regardez un peu dans les placards de la cuisine et de la salle de bain. Combien de produits ménagers ? Combien de produits cosmétiques ? Pour Gaëlle Violet, « un seul produit multi-usage avec un label de certification et une liste d’ingrédients limitée vaut mieux que plusieurs produits, c’est encore plus vrai pour la toilette des fesses des bébés, de l’eau et du savon suffisent pour les laver ».

Et si vous faisiez vos produits vous-même ?

Voici en vidéo quelques suggestions de recettes de produits ménagers et cosmétiques que vous pouvez faire à la maison avec les enfants en faisant bien attention à la manipulation des produits :

Le contenant aussi important que le contenu

Maintenant que vous avez trié vos produits, il est temps de se pencher sur les bouteilles et autres emballages. En effet, on utilise encore beaucoup le plastique, ce qui n’est pas forcément une bonne idée. « Pour tout ce qui est alimentaire, il est recommandé de bien choisir les contenants et de privilégier si possible les contenants en verre, en faïence ou en inox. Les plastiques sont dangereux au contact de la chaleur, des matières grasses et des matières acides, ils vont larguer des composés chimiques dans l’alimentation. Il faut donc en limiter l’usage », rappelle Gaëlle Violet.

Reconnaître les différents plastiques

Le site Natura-sciences propose une page pour vous aider à reconnaître les différents types de plastiques.

Faites le tri dans vos matériaux de bricolage

Si, après avoir rangé les placards et fait le tri dans vos produits et contenants, vous avez envie de bricoler un peu, c’est peut-être aussi l’occasion de jeter un œil aux matériaux que vous utilisez.

« Sur les matériaux de bricolage, les peintures, les colles, etc., il faut, autant que faire se peut, choisir des matériaux avec un label A+ ou A », insiste Gaëlle Violet.

Si vous préparez la chambre de votre futur enfant

« Si l’on fait des travaux pour préparer l’arrivée d’un enfant, en plus de l’utilisation de matériaux labellisés, il faut penser à bien aérer la pièce longtemps avant l’arrivée du bébé », souligne la responsable de projet de la Mutualité Française des Pays de la Loire.

Les labels pour les matériaux de bricolage

Peinture, mobilier, déco, etc. l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) propose une page pour vous aider à vous y retrouver dans les différents labels de matériaux.

Confinez le mobilier neuf et les jouets en plastique

Et si on inversait les rôles ? Vous venez de recevoir un meuble neuf ? Confinez-le !

« Des précautions sont également à prendre pour le mobilier. Il est conseillé de le laisser s’aérer à l’extérieur ou dans une pièce humide et chaude si on a n’a pas d’extérieur pour que les composants dangereux s’évaporent. On peut aussi choisir d’acheter des éléments d’occasion, qui ont déjà été aérés et qui sont moins dangereux, en faisant toutefois attention de bien les nettoyer », souligne Gaëlle Violet, qui ajoute que « les jeux et les jouets en plastique, avant d’être donnés à l’enfant, peuvent aussi être mis dans une pièce chaude et humide pour accélérer le largage des composants organiques volatiles ».

Recommandations d’âge pour l’utilisation des jouets

« Il est important de respecter les recommandations d’âge pour les jouets, car en plus de la question la de sécurité, la réglementation sur les matériaux et types de plastiques utilisés est plus protectrice pour les enfants de moins de 3 ans. », rappelle Gaëlle Violet.

Les bonnes pratiques en un coup d’œil

La Protection maternelle et infantile (PMI) de Loire-Atlantique vous rappelle quelques conseils et gestes simples pour améliorer votre environnement et celui de votre enfant :

  • Ne pas exposer votre enfant à un environnement enfumé (tabac ou autre).
  • Pensez à renouveler l’air intérieur de votre logement (aérez pendant au moins 5 minutes par jour). Attention toutefois, en cas de pic de pollution, limitez au maximum les sorties de votre enfant.
  • Lorsque vous faites le ménage privilégiez des produits avec un label « écolabel » ou avec la vapeur.
  • N’utilisez pas d’aérosol, de parfum d’ambiance, d’huiles essentielles et autres, dans les pièces où votre enfant vit et se déplace.
  • Pour lutter contre les moustiques, privilégiez une moustiquaire ou couvrez votre enfant.
  • Que ce soit à la plage, en ville ou chez vous, n’exposez pas votre enfant au soleil. La meilleure protection reste les vêtements longs, un chapeau et des lunettes de soleil.
  • Utilisez de préférence un biberon en verre. Pour les nettoyer, bien les laver et les rincer. Vous n’avez pas besoin de les stériliser chimiquement ou par la chaleur.
  • Pour la toilette de votre enfant, il est préférable d’utiliser l’eau et le savon. Le rinçage est très important : pensez à toujours bien rincer la peau de votre enfant.
  • Pour les jeux et jouets, vérifiez l’âge préconisé et le respect des normes.
  • Soyez attentifs à la composition des produits que vous utilisez (conservateurs, additifs, colorants etc.) et n’utilisez que des produits adaptés à l’âge de votre enfant.

Retrouvez d’autres conseils sur le site de l’Ademe.

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