Comment protéger son enfant ou son ado de la pornographie ?

Chaque mois, 2,3 millions de mineures et de mineurs fréquentent des sites pornographiques. Un chiffre qui a augmenté de 36 % entre 2017 et 2022. Quelles sont les conséquences sur leur perception de la sexualité ? Comment protéger et accompagner vos enfants ? Dans ce dossier, le Planning familial et des parents partagent leurs témoignages et apportent des éléments de réponse. Vous trouverez également des conseils de lecture, des vidéos, des podcasts et des sites ressources pour vous aider à mieux comprendre et à mieux accompagner votre enfant. 

Quels sont les chiffres de fréquentation des sites adultes par les mineures et les mineurs ?

Une nette augmentation ces 5 dernière années

Entre 2017 et 2022, la part de mineures et de mineurs qui fréquentent un site pornographique est passée de 19 à 28 %. Sur la même période, la part de fréquentation mensuelle des sites pour adultes par des mineures et des mineurs a augmenté de 36 %.

12% de l’audience des sites pour adultes est réalisée par les mineures et les mineurs

Chaque mois, 2,3 millions de mineurs fréquentent des sites pornographiques. Dès 12 ans, plus de la moitié des garçons se rend en moyenne chaque mois sur ces sites. Ils sont près des deux tiers à s’y rendre entre 16 et 17 ans. En moyenne, 12% de l’audience des sites adultes est réalisée par les mineurs.

Plus de garçons que de filles 

Les garçons entre 12 et 17 ans représentent entre 51 et 65 % des visiteurs de ces sites, contre 27 à 31 % pour les filles.

Le téléphone, premier moyen d’accès

Chez les mineures et les mineurs, 75 % des visites sur les sites pour adultes se font sur un téléphone portable.

Ces chiffres sont issus d’une étude produite par l’Arcom, et basée sur les données d’audience internet de Médiamétrie.

Quels sont les risques liés à la consommation de pornographie ?

Caroline Françoise est conseillère conjugale au Planning Familial de Loire-Atlantique.

Le Planning familial intervient notamment au sein des établissements scolaires. Quel rapport à la pornographie ont les jeunes avec qui vous avez pu en discuter ?

Ils savent que ça ne correspond pas à la réalité et, souvent, ils ont tendance à banaliser et pensent qu’ils peuvent consommer du porno sans que ça ait un quelconque impact. Nous essayons de détricoter les choses avec eux. Nous évoquons la réalité des corps, le consentement ou encore les pratiques sexuelles et l’idée de performance. L’idée c’est vraiment de faire la différence entre le porno qui montre souvent une sexualité mise en scène, jouée par des actrices et des acteurs et la réalité.

Quels sont les risques pour les jeunes qui consomment de la pornographie ?

Il y en a plusieurs. Le premier c’est d’avoir des pratiques à risques. Le préservatif est rarement valorisé dans les films pour adultes. L’autre problème majeur, c’est le rapport au consentement. Le porno véhicule souvent une certaine forme de violence et des rapports qui se font dans la violence. Le risque c’est d’avoir une vision déformée du consentement et de s’imaginer que la violence fait partie intégrante des rapports sexuels. Il y a également une déformation de la vision du corps de l’autre et de la notion de plaisir. Le porno est rarement tourné vers le plaisir de la femme. Et puis, il y a le passage à l’acte qui peut être brutal et traumatisant entre l’idée qu’on s’en est faite en regardant des vidéos porno et la réalité.

 

Pour en savoir plus sur le Planning Familial 

Comment en parler avec son enfant et comment l’accompagner ?

Adrien a 44 ans, il est le papa de Pablo, 14 ans.

"Ça fait longtemps que l’accès au porno me pose question. Dès que Pablo a eu une dizaine d’années, que des copains et des copines ont commencé à avoir des smartphones autour de lui, qu’il a commencé à aller sur internet tout seul, c’est quelque chose qui m’a angoissé. D’autant plus que je ne voyais vraiment pas comment aborder la question avec mon fils. Je ne voulais pas avoir l’air de ce père un peu cool qui devient le copain de son fils, mais je ne voulais pas non plus être un papa coincé pour qui ce sujet serait tabou.
Je ne sais pas précisément de quoi ils ont parlé, mais je sais qu’ils ont abordé le sujet
J’en ai parlé autour de moi et des amis qui ont un fils de 22 ans que Pablo adore, m’ont proposé que ce soit lui qui en discute avec Pablo. J’ai discuté un peu avec le fils de mes amis et puis je lui ai laissé carte blanche avec Pablo. Je ne sais pas précisément de quoi ils ont parlé, mais je sais qu’ils ont abordé le sujet. Ça me rassure énormément de savoir que mon fils a un interlocuteur pour l’écouter et le guider sur ce sujet là". 

L’avis d’une professionnelle 

Comment, en tant que parent, peut-on accompagner et protéger ses enfants ?

D’abord rappeler le cadre légal : La pornographie est interdite aux moins de 18 ans. Ensuite, je pense qu’il faut laisser sa porte ouverte, montrer qu’on est prêt ou prête à en discuter. Le rôle de l’adulte n’est pas de faire la morale ou de dramatiser. Tout dépend de la place de l’éducation à la sexualité dans la famille. Tout le monde n’est pas à l’aise pour parler de ces sujets là. Le plus important c’est de dire à son enfant qu’il existe des lieux où on peut en parler librement. (Caroline Françoise, conseillère conjugale au Planning Familial de Loire-Atlantique)

Les lieux d’écoute, d’information et de soutien

Le planning familial 44 

Le planning Familial est une association qui intervient principalement autour de la santé sexuelle. On peut y venir avec ou sans rendez-vous, suivant les horaires d’ouverture. Vous y serez reçu par un conseiller familial et conjugal ou une conseillère familiale et conjugale. Il ou elle vous écoutera, répondra à vos questions et vous orientera. Le Planning Familial est accessible à tous et les rendez-vous sont confidentiels.

Pour toutes questions, les ados ou parents peuvent également joindre le numéro vert IVG, contraceptions, sexualités au 0800 08 11 11. Des conseillères du Planning Familial répondent du lundi au samedi de 09h00 à 20h00.

Les centres de santé sexuelle

Les centres de santé sexuelle (ex-centres de planification et d’éducation familiale - CPEF) sont des lieux d’échanges et d’informations sur des questions relatives à la sexualité, la contraception et à l’Interruption Volontaire de Grossesse (IVG). Les consultations y sont gratuites.

L’association Résonantes 

Résonantes est une association qui a pour objet de prévenir et de lutter contre les violences sexistes et sexuelles.

La Maison des adolescents de Loire-Atlantique (MDA)

La Maison des adolescents de Loire-Atlantique (MDA) est un lieu d’écoute, d’information et d’accompagnement pour les ados. Elle s’adresse aux jeunes âgés de 11 à 21 ans. L’accès est gratuit et confidentiel.

Les points d’accueil et d’écoute jeunes (PAEJ)

Les Points d’accueil et d’écoute Jeunes (PAEJ) sont des structures qui accueillent sans conditions, gratuitement et de façon confidentielle les jeunes de 12 à 25 ans ou les parents, seuls ou en groupe.

Les numéros d’écoute nationaux pour les ados 

Si votre ado a des questions ou des problèmes, il ou elle peut appeler, souvent gratuitement, un des nombreux numéros d’écoute et de soutien disponibles à l’échelle nationale. Vous pouvez, en tant que parent, vous aussi, passer un appel téléphonique à certaines de ces structures.

Pour aller plus loin (Podcasts, vidéos, livres, etc.)

Podcasts : 

Vidéos : 

Livres :

Sites internet : 

Documents : 

Sur le site Questions de parents : 

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