Les addictions
Pour les futurs parents, l’arrivée d’un enfant est une période de bouleversements. Dès la grossesse,la future mère est encouragée à stopper certaines habitudes comme la consommation d’alcool ou de tabac. Pour autant les deux parents sont concernés. Certaines de leurs habitudes peuvent avoir des conséquences néfastes sur le développement de l’enfant. Changer de comportement est souvent un processus complexe qui demande information, compréhension et implication.
Qu’est-ce que l’addiction ?
L’organisation mondiale de la santé (OMS) définit l’addiction comme un état de dépendance périodique ou chronique à des substances ou à des comportements.
Il existe deux types d’addictions :
- Les addictions aux produits : alcool, tabac, médicaments, cannabis, drogues…
- Les addictions comportementales : jeux de hasard et d’argent, jeux vidéo, écrans…
À quel moment parle-t-on d’addiction ?
- L’impossibilité répétée de contrôler un comportement.
- La poursuite de ce comportement même si l’on sait qu’il est mauvais pour soi.
- Ce comportement vise à produire du plaisir ou à écarter une sensation de malaise interne.
Quels sont les risques pour la femme enceinte et son bébé ?
Il est préférable de vous questionner sur vos consommations avant d’être enceinte. En fonction de la dépendance, cela peut se révéler particulièrement difficile de diminuer ou d’arrêter ses consommations pendant la grossesse. D’autant que la gravité du risque encouru par le fœtus ou la femme enceinte dépend du produit consommé. Si vous allaitez, il faut avoir conscience que tout ce que la maman prend passe dans le lait maternel, avec tous les effets liés. D’où l’importance d’en parler à des professionnels de santé.
Alcool
C’est la substance la plus susceptible d’atteindre le fœtus. L’objectif est donc l’abstinence quel que soit le terme.
Le syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF)
En France, le syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF) est la première cause de handicap mental non-génétique et d’inadaptation sociale de l’enfant. Ces troubles affectent environ 15 000 naissances chaque année. Ils peuvent provoquer des déficits cognitifs sévères, des retards de développement, ainsi que des troubles comportementaux.
- Une vidéo pour mieux comprendre le SAF
- Découvrez un témoignage sur la vie avec les conséquences du SAF en vidéo
Tabac
Le tabac est la substance la plus consommée pendant la grossesse. Il expose pourtant à de nombreuses complications. Tout effort de diminution ou de sevrage reste très bénéfique pour la grossesse et l’enfant à naître.
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Cannabis
Le cannabis, dont la consommation est de plus en plus fréquente, a des conséquences néfastes réelles, d’autant plus que cette consommation est souvent associée au tabac.
Cocaïne
Par ses effets cardio-vasculaires, elle peut mettre en péril le déroulement de la grossesse et la santé du fœtus.
Opiacés (héroïne et opioïdes)
Ils exposent à des complications de la grossesse mais aussi à un risque élevé de syndrome de sevrage du nouveau-né. Le sevrage maternel est contre-indiqué pendant la grossesse. Des traitements de substitution adaptés existent.
Médicaments
Toute médication expose à un risque pendant la grossesse et nécessite un avis médical.
Si vous avez des difficultés à réduire ou stopper l’un de ces produits, parlez-en à votre médecin ou à un spécialiste de santé. Des moyens de substitution existent et peuvent être remboursés. Un accompagnement adapté peut vous être proposé pour la suite de votre grossesse.
Quels sont les impacts sur la santé du bébé ?
Toute consommation de produits (alcool, drogue…) par la mère pendant la grossesse peut entraîner :
- Une fausse-couche spontanée,
- un retard de croissance intra-utérin,
- un accouchement prématuré,
- un petit poids de naissance.
Plus particulièrement en fonction du type de produit consommé, d’autres risques peuvent apparaître et se cumuler comme :
- Le syndrome de sevrage à la naissance : symptômes identiques à ceux des adultes, très inconfortable pour le nouveau-né.
- Une naissance difficile : risques pour l’enfant de malaise, de difficultés respiratoires graves, de troubles cardiaques.
- Des malformations : multiples, plus ou moins graves.
- Des difficultés d’alimentation et de sommeil : qui peuvent se prolonger et fragilisent les mères.
- Un risque plus élevé de mort inattendue du nourrisson.
- Des troubles causés par l’alcoolisation fœtale : complications qui peuvent se traduire par des troubles du comportement, de la relation, des difficultés d’apprentissage, pouvant aller jusqu’au syndrome d’alcoolisation fœtale (malformations physiques caractéristiques).
- À plus long terme, on observe également des troubles du comportement et des difficultés d’apprentissage. Ces risques sont le plus souvent irréversibles.
Les impacts sur la santé psychique et affective des enfants
Toutes les expériences vécues par le fœtus puis le nouveau-né s’inscrivent dans son corps et son cerveau. Grandir dans une famille où certaines personnes consomment de l’alcool et d’autres substances de manière excessive est extrêmement nuisible au développement émotionnel de l’enfant. En effet, lorsque la consommation de substances addictives devient une priorité, les besoins de l’enfant passent en second. Les interactions mère-enfant sont moins qualitatives et l’enfant se développe dans un climat peu rassurant.
Les lieux d’information, d’écoute et de soutien
- La Protection maternelle et infantile (PMI) : les médecins et professionnels de santé de la PMI peuvent vous aider et vous orienter vers des spécialistes
- Les Apsyades : L’association Les Apsyades agit pour la prévention, l’accompagnement et le soin en psychiatrie et addictologie sur l’ensemble du département.
- Oppelia 44 : Oppelia est une association qui a pour objet d’apporter aide et solidarité aux personnes ainsi qu’à leur entourage, qui rencontrent des difficultés sur le plan social, médico-social ou sanitaire, liées notamment à l’usage de substances psychotropes ou engagés dans des conduites à risques.
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